Lancé en janvier 2018, le projet de R&D Bioplast, s’achèvera fin juin 2021. L’APESA, chef de file du projet, revient sur trois années de gouvernance. Entretien avec Christine Ferrer et Florian Monlau, le duo en charge de la coordination administrative et technique.
Quel retour d’expérience faites-vous ? Quelles sont les « recettes » pour créer une vraie dynamique de projet ?
Christine Ferrer : Bioplast a été identifié par le programme POCTEFA pour ses bons résultats en matière de « gestion de projet ». Plusieurs éléments concourent à cette réussite. Premièrement le choix des partenaires, issus d’un réseau constitué au fil des années par l’APESA, avec lesquels nous avions déjà travaillé. Des partenaires français et espagnols que nous avons sélectionnés pour leur complémentarité technique et leur capacité à travailler ensemble. Deuxièmement, une organisation qui facilite les échanges : des réunions de coordination tous les six mois en France et en Espagne, des points d’étapes réguliers avec les partenaires sur leurs thématiques. Troisièmement, un budget réaliste pour chaque partenaire et un suivi à la fois rigoureux et souple qui a permis de gérer les imprévus. Et puis des outils de communication qui valorisent à la fois le projet et chaque partenaire : site internet, newsletters, journée networking… Ce pilotage au jour le jour, avec une grande disponibilité du chef de file, a été fondamental pour l’avancée du projet.
Et sur le plan technique ?
Florian Monlau : Parmi les éléments qui font la réussite de Bioplast, il faut évoquer la motivation des candidats sur un sujet considéré comme un projet d’avenir. Derrière cette idée de créer des filières locales de production de bioplastiques biodégradables, il y des emplois, des activités économiques, des brevets, des offres commerciales…
J’ajouterais une chaîne de compétences techniques complète des deux côtés de la frontière : production (INRAE-TBI), formulation (GAIKER, CATAR CRITT, Université de Girona), fin de vie des bioplastiques (APESA, Université de Lérida), évaluation de la durabilité du process (GAIKER – APESA). Ce qui facilite le transfert des résultats vers les sphères socioéconomique et industrielle de la zone POCTEFA. C’est une des grandes forces de ce consortium !
Quelles sont les retombées pour les acteurs de la zone POCTEFA ?
F.M : Ce qui est important pour le programme POCTEFA, c’est la transférabilité de la recherche scientifique vers l’économique, vers des acteurs publics et privés. Sur ce point, nous pouvons dire que la mission est remplie. Un cluster bioplastiques est en construction et chaque partenaire a avancé. Le CATAR CRITT a acquis des compétences sur la formulation, l’INRAE-TBI prépare un dépôt de brevet, l’APESA est monté en gamme avec des prestations nouvelles autour de la biodégradabilité des bioplastiques… Un autre projet pourrait voir le jour dans la continuité de BIOPLAST.